Le Hamas est la branche armée du mouvement palestinien des Frères musulmans, qui, depuis les années 1980, se consacrait surtout à l'éducation religieuse et à la création de mosquées, cliniques et écoles dans la bande de Gaza. Le mouvement était alors en conflit avec l'Organisation de Libération de la Palestine (OLP), laïque et de gauche, inspirée des mouvements décoloniaux des années 1960. Israël soutiendra ainsi financièrement les Frères musulmans et le futur Hamas afin d'affaiblir l'OLP.

Avec la première intifada en 1987, les Frères musulmans sont pris de court par la réaction violente de l'armée israélienne et se voient reprochés par la population de Gaza de ne pas agir contre l'occupation. Ils décident alors de créer une branche dédiée à la lutte armée pour libérer la Palestine, le Hamas. Cette branche a pour mission de n'attaquer que des cibles militaires, mais au fil du temps, elle revoit ses modes d'action.

En 1987, la bande de Gaza est occupée depuis 20 ans par Israël, depuis la guerre de 1967. En moyenne, 32 Palestiniens sont tués par an, plus de 1 000 maisons détruites, et les Palestiniens se voient colonisés et brutalisés chaque jour. En décembre 1987, Tsahal tue 4 Palestiniens proches d'un camp de réfugiés, puis abat un jeune de 17 ans qui protestait. Cela entraîne une révolte spontanée de la population contre l'occupation, connue sous le nom de 1ère intifada. Le Hamas est alors créé pour participer à la lutte armée contre l'occupation israélienne, face à l'échec du dialogue et des solutions pacifiques.

En février 1989, le Hamas lance sa première opération militaire, en tuant deux soldats israéliens. Deux mois après, son leader et fondateur, Ahmed Yassine, est arrêté et torturé par Israël. Il est forcé d'assister à la torture de son propre fils, également capturé, afin de le pousser à avouer être le cerveau de l'attaque de février. Ce crime de guerre constitue un pas important dans la radicalisation du chef du Hamas.

Le 25 février 1994, Baruch Goldstein, un médecin militaire israélien, commet une attaque à la grenade et à l'arme automatique dans la mosquée de Hébron, tuant 29 personnes et en blessant 125 autres. Goldstein avait déjà été menacé de cour martiale pour avoir refusé de soigner des blessés palestiniens et avait été accusé d'avoir versé de l'acide sur un tapis de prière.

En réponse, le Hamas commet son premier attentat suicide 6 semaines plus tard, tuant 8 civils israéliens dans un bus. Entre 1994 et 2005, plus de 100 attaques suicides sont organisées par le Hamas, tuant plus d'un millier d'Israéliens.

Le Hamas est principalement reconnu comme organisation terroriste par les pays occidentaux : Union Européenne, États-Unis, Australie. L'Égypte est le seul pays non occidental à le reconnaître comme mouvement terroriste.

La majorité des pays du monde et de la population mondiale ne reconnaît pas le Hamas comme mouvement terroriste mais bien comme un mouvement de résistance.

Le parti politique de Nelson Mandela en Afrique du Sud a été lui aussi considéré comme mouvement terroriste par les États-Unis et l'Europe pendant de nombreuses années.